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Léon Phal
Stress Killer


A1
Vibing In Ay
A2
Fuck Yeah
A3
Idylla
A4
Ballance Action
A5
Something Inside
B1
Stress Killer
B2
Bongo 113
B3
Naima
B4
Same Human
B5
Carity
C1
La Loi Du Love
C2
Nuova Padova
D1
Sacred Conversation
D2
Disciplined Games
Il s'est passé beaucoup de choses depuis la parution de Stress Killer il y a tout juste un an : avec le projet New French Touch qui a sillonné les Smac de France ou sa tournée de 70 dates à travers l'Europe, l’Amérique du Nord ou du sud, le saxophoniste Franco-suisse n'en finit pas de recomposer son public en portant le jazz là où on ne l'attendait pas. C'est un peu de ce chemin, de ces influences et de ces rencontres qu'il partage dans cette édition augmentée. Une envie de compléter le voyage et d'étendre le spectre de son jazz en perpétuelle mutation.
Héritier d'un certain académisme, diplômé du Conservatoire et de la Haute Ecole de Musique de Lausanne, la musique de Léon Phal est pourtant loin de se résumer aux classiques. Au contraire, et à l'image de sa réinterprétation du « Naïma » de Coltrane dont il tire une version sauvage, il s'appuie sur les fondamentaux mais n'en reste jamais
prisonnier : depuis plus de dix ans, il développe cette vision larger than jazz qui modernise le genre et en repousse les limites. C'est ainsi que le patrimoine devient le futur, cuirassé de hip-hop ou de musique
électronique, agrégeant les anciens et les modernes au service de groove luxuriants, riches et inédits. Il y invite alors des voix singulières, celle de la Française Brö, de Lorine Chia ou de l'électron libre K.O.G, à la
fois poète, chanteur ou danseur, qui amplifient ces prises de position stylistiques.
A l'origine solitaire, la composition de Léon Phal se joue devant un ordinateur, où celui qui a étudié le style des plus grands les réinvente seul. L'instinct grand ouvert, porté par l'inspiration du moment, il
repense le groove, cherche, invente et modernise la pensée classique pour la frotter aux influences contemporaine, citant volontiers El Michels Affair, The Roots ou Ahmad Jamal dans la même phrase.
Mais ce n'est là qu'une première étape : tout s'enflamme lorsqu'il soumet le fruit de ses recherches au quintet qui l'entoure. Sur scène comme sur
disque, Arthur Alard (batt.), Rémi Bouyssière (contreb.), Gauthier Toux (clav.) et Zacharie Ksyk (tromp.) réinterprètent ses idées pour en livrer une
version éclatante. On y entend le plaisir de jouer et celui de danser, le groove est irrépressible.
C'est une maturation lente, un travail de titan qui ne se voit pas mais permet au saxophoniste d'accoucher d'un jazz complexe mais parfaitement lisible, riche, vivant et équilibré. Du hard bop à la musique de club, du rap à l'électro, son souffle ingénieux transforme les classiques en orchestrations modernes, joue sur les nuances et les détails, sur l'analogique et le numérique pour projeter le jazz dans une nouvelle ère. Auréolé des prix Jazz à Vienne ou Nancy Jazz Pulsations au départ et d'une discographie déjà conséquente, le compositeur ne se contente plus de digérer les fondamentaux et de
saluer les pionniers : il entend désormais se faire une place parmi eux, la preuve ici en 14 titres.